Divers textes pour l'exposition "L'enfance" à Huy, 2001
Le corps de Carole, ma petite fille, est l'écran où je projette mes voyages, à la recherche de senteurs, de sensations et de musiques probablement connues dans ma propre enfance en Pologne et... qui me sont toujours indispensables...
Aux images d'une enfance recréée, d'un paradis de Pologne ou d'ailleurs, mais slave en tout cas, répondent maintenant celles de l'innocence retrouvée au travers de sa propre fille.
Aux yeux grands ouverts des enfants émigrés des séries précédentes- émigrés doublement... géographiquement et trop tôt de leur propre enfance- se substitue maintenant le corps entier du bébé... qui reçoit le monde par tout ce corps... qui ne voit pas la nature, qui en fait encore pleinement partie. Dès lors, logiquement, ces photographies excluent le regard, le visage même de l'enfant modèle.
Lucia vit maintenant le paradoxe de se retrouver photographiant des instants d'avant, du temps où nous ne sommes pas encore spectateurs. Le corps du bébé, la chevelure de la toute petite fille lui servent maintenant de médium pour exprimer un rapport plus sensuel au monde. Le passage de la vie dans son enfant correspond aussi à l'entrée entière de celle-ci dans ses photographies.
Si auparavant Lucia était la complice amusée des jeux de ses modèles, c'est elle qui maintenant, à travers Carole se roule dans l'herbe, s'abandonne à la lumière et au vent.
Jean-Louis Vanesch, (père de Carole)
Création, procréation ( pour "Clichés", n°60)
La fonction parentale ne relève pas de l'amateurisme. Toutes les mères et tous les pères sont des pros! De même, il n'existe pas de photographe amateur dès qu'il s'agit de photographier sa progéniture. Aujourd'hui, il n'est plus question de confier à d'autres le soin de photographier son fils ou sa fille. Adieu les photos de bébés nus sur une peau de chèvre...
L'univers compassé des studios professionnels a perdu de son aura. Désormais, chacun a ses idées, ses techniques et ses méthodes.
Tout le monde a photographié, photographie et photographiera ses enfants. C'est l'activité essentielle, voire unique, de bien des photographes. D'ailleurs, existe-t-il une meilleure raison de photographier? C'est une pratique incontournable ( à moins d'être des parents indignes...). Il faut tout enregistrer: du premier sourire aux premiers pas. Il faut suppléer à la déficience de notre mémoire, en engranger tous ces instants merveilleux qu deviendront ainsi inoubliables. Et, comme il s'agit d'enregistrer le temps présent pour en disposer ultérieurement, on finit par ne plus vivre l'instant. Cette mise en réserve ( en conserve), cette capitalisation du présent, s'inscrit dans une économie de jouissance où "le présent se donne à vivre immédiatement comme souvenir".
Nos enfants sont toujours de pures merveilles qui brillent de mille éclats. Mais, comment photographier le soleil? Il conviendrait, pour bien photographier ses enfants, de disposer de beaucoup de simplicité et d'humilité ou... de beaucoup de talent. Photographier ses enfants, c'est enregistrer l'indicible: une affection, qui, par nature, est une abstraction visuelle. Pour dépasser le souci de représentation, il faut l'interpréter et lui affecter plus d'émotion: lui donner sens. C'est ce que réalise Lucia Radochonska. Sa façon de voir sa petite fille est liée à un vécu psychique. Elle ne s'attache pas à décrire avec exactitude la physionomie de son enfant. Lorsqu'elle photographie sa fille, Lucia nous délivre une vérité totalement spéculative. Elle enregistre une connaissance qui ne porte point sur les formes, mais sur sa manière de les connaître. Les forces ne s'expriment que dissimulées sous les formes. Ces photographies sont comme les rêves: des énigmes qu'il convient de déchiffrer. Les photographies de Lucia Radochonska sont des traces qui laissent deviner une double identité: celle de la mère et celle de l'enfant.
Donner vie est une expression qui s'attache aussi bien à l'enfantement qu'à la création artistique. L'énigme de l'art est également l'énigme de la vie.
Yves Faure.
Lucia Radochonska rend à la photographie sa premiére vocation: la spontanéité. Son art repose davantage sur un riche contact avec la nature que sur un laborieux travail en chambre noire. Ce qui met en valeur sa faculté de saisir les aspects riants de la vie, les nudités enchanteresses d'une course enfantine, les belles et larges découpes d'un fragment de corps luisant d'eau, les jeux délicats des ombres végétales sur une peau imbibée de lumière... Dans son univers, le tangible dialogue avec l'intangible, l'arabesque se joue des volumes, et l'œil amusé se grise de cette féerie.
José Strée.
Je voudrais regarder et dire ces photographies comme des absolus. Bien sûr, la charge parentale, affective, émotionnelle est présente, évidemment active mais moi, spectateur égaré, je m'oblige à soustraire cette dimension pour ne retenir que la vibration, la réelle séduction
du document. Un peu la démarche du clinicien qui s'interdit l'attachement au patient. Par prudence et protection. Malaisé en la circonstance de se défendre de tout sentimentalisme et de cette partialité liée au sujet, à l'âge ou au sexe. Et pourtant, je voudrais raconter ces clichés comme des fragments de beauté, de grâce, des passages captés par un œil artiste sur la vie en train de se vivre, de se former, de s'exhiber au premier soleil, à la lisière d'un éden retrouvé. Ange d'avant la chute des anges, ange baroque sur la jubé des grandes orgues, sculpture italienne penchée à la balustrade du Ciel, "putti" ou "éros", petit démon d'innocence qui avance dans la lumière avec la certitude d'un long bonheur.
Créature olympienne pétrie, modelée, caressée dans le clair et l'obscur, jouissant du monde comme le brin d'herbe s'abreuve de la rosée. Corps nu fragile et robuste, visage de plénitude, boucles adorables coiffées par des fées-marraines. L'épiderme est soyeux, le petit corps dodu, pulpeux comme un jeune fruit. Nature végétale, humaine, associée, mariée, communiée, faite pour aller ensemble, de tout temps. Ah! si tout ce monde d'exception pouvait s'arrêter! Durer et durer encore. Monde de saveurs où le visuel est complice du tactile, où l'odeur de la sève se marie à l'exhalaison de la chair. Etre pur et sans âge, sans autre conscience que d'être là.
Le miracle est que le photographe l'arrête pour nous, pour notre délectation. Il y a tout l'univers graphique, pictural, religieux et païen chez cette artiste qui ne semble rien dire d'autre que l'essentiel: la vie, la lumière, la beauté tranquille des choses et des êtres simples.
Voilà son art et son talent, son génie malin et divin. Dans les photographies de Lucia Radochonska, le ciel se mêle à la terre et le frêle corps de l'enfant nous promet l'éternité d'un jour.
Louis Richardeau.
Ceux qui penchent pour moins de théâtralité et plus d'intimisme trouveront le chemin d'une petite salle dont la programmation est signée Giancarlo Romeo. Celui-ci y cultive une ambiance extrêmement sensible qui va souvent de pair avec une sensualité sinon des passions,
du moins des choses quotidiennes, comme c'est le cas actuellement avec les dernières œuvres noires et blanches de Lucia Radochonska (1948), Polonaise de naissance et Liégeoise d'adoption. parler d'une œuvre qui a profondément touché n'est pas toujours aisé: la crainte
de la restreindre par des mots apparaît très vite. Il faut cependant encourager à voir cet ensemble superbe qui porte en filigrane l'idée que l'enfance marque toute une vie, que d'elle dépend l'épanouissement futur. A la fois mère et photographe, L. Radochonska a voulu faire découvrir à sa fille Carole les choses subtilement importantes qui influencent tout un comportement. En restant près d'elle, en lui faisant découvrir la nature qui n'est rien d'autre que la vie, elle aussi a trouvé. L'enfant l'a guidée à son tour vers un nouveau développement, une nouvelle vision traduite dans une lumière matérialisée par l'eau, le vent, en un espace resserré par le cadrage mais qui pourtant contient tout l'univers pour la petite fille.
Reste au spectateur à capter toute l'émotion qui passe dans ces images de l'enfant dans cette phase d'harmonie avec la nature, lorsque corps, esprit et matière ne sont pas encore scindés, lorsque la découverte n'a pas d'heure, pas de lieu précis, lorsque herbe et cheveux se confondent. Une envie de douceur et d'apaisement qui, loin de toute nostalgie, donne envie de "recommencer".
Anne Wauters.
Textes de Joseph Orban
DES VOYAGES IMMOBILES
Elle ne voyage jamais ou presque. Elle reste dans la maison, derrière la fenêtre. Elle regarde le jardin. Des heures. Des journées. Des saisons. Et le jardin est son voyage. Continent, île perdue, faune que l’on découvre, flore qui se révèle. Impassible, elle observe, un silence de laine posé sur ses épaules. Elle attend le moment, le pépiement, l’étincelle ou le geste. Peut-être parle-t-elle aux nuages, aux brises, aux feuilles qui frémissent. Peut-être. Personne ne le sait. Elle regarde les vies. Elle absorbe la vie. Comme une éponge qui se nourrit au fond de l’eau. Du jardin, elle connaît la moindre brindille, sait quand la semence se mettra à germer. Elle vous racontera l’errance des chenilles ou bien l’ivresse des abeilles endormies. Elle ne voyage jamais ou presque mais elle a déjà dix mille fois fait le tour de son monde. Son prénom signifie la lumière, celle que l’on fêtait jadis dans la nuit la plus longue. Elle en a fait son existence. Son instrument, son arme paisible. Elle est derrière la fenêtre. Elle regarde le jardin. Tout à l’heure, ses mains peaufineront des images schizophrènes...
L’ENFANT
Pour elle, l’enfance est un jardin qu’il convient de ne pas déranger mais de conserver dans une sorte d’insouciance un peu sauvage. Dans un endroit qui ne serait que ciels et champs de blés délivrés de l’ivraie. Alors l’enfant nu, l’ange, le très libre, mangeur de coquelicots et dompteur de vanesses. L’enfant insouciant de son sexe, pas encore mâle, la chrysalide peut-être qui ne sera jamais femelle, qui restera l’enfant. Pour des siècles et des siècles. L’enfant, le faune, les cheveux blonds dans l’herbe d’or. Le cabri, la chatte, mais aussi la statue immobile et qui nage pourtant dans les ruisseaux de l’herbe. L’enfant aux gestes de moineau au bain, aux bras de plumes, au chant silencieux. L’enfant invulnérable, qui roule comme une pierre, qui jamais ne se blesse, qui s’envole dans le vent. Qui ne sait pas qu’ailleurs existe autre chose que le nid. L’enfant sous le duvet de son enfance. Et libre, merveilleusement. Et qu’on voudrait ne jamais voir grandir. Pour le préserver des larmes qu’il devra pourtant connaître un jour.
LE CHAT
Le chat, le silencieux. Le pourtant très bavard aux heures des amours. Le chat qui miaule à la mi-mai et qui feule sous la foudre. Le chat fait aussi partie du jardin. Il en est presque le maître. Il se moque des fleurs, des plantes, des objets du décor. Il s’arrange toujours pour déranger ce qui ne l’arrange pas. Même lorsqu’il dort, il lui est libre d’aplatir les plates-bandes. Il connaît la faiblesse des humains qui le nourrissent et lui pardonnent tout. Il joue l’indifférent ou le narquois. Il pose à la fenêtre, esquisse un pas de danse, s’improvise acrobate ou peint sur le vitrage des griffures de boue. Il est le jardin comme le sont les arbres, les feuilles et les fidèles fauteuils qui dorment là depuis longtemps. Il est l’insaisissable moment qui ne cesse de passer. Le dos tourné aux hiers, il se rit des futurs. Et du temps.
Les jardins du silence
C’est un jardin qui fut longtemps de campagne et qui se trouve aujourd’hui à la lisière de la ville. Un jardin très simple et qui pourrait paraître bien ordinaire. Un endroit dans lequel Lucia aurait apporté un peu de glaise et beaucoup d’âme polonaise. C’est elle qui le façonne. C’est elle qui le soigne tandis que Jean-Louis n’y pose jamais le doigt sans doute par crainte d’en déranger la fausse et calme sauvagerie. Se contentant d’appeler « fleurs » ce que Lucia nomme pivoines, narcisses et coquelicots, ou « arbres » ceux qui portent les fruits. C’est un jardin qu’ils connaissent depuis plus de vingt ans et qu’ils nous montrent aujourd’hui, l’exhumant d’archives déjà anciennes ou de petits évènements à naître demain matin.
Ceux qui les connaissent savent qu’outre leur vie, les deux artistes partagent aussi le goût de la patience, du calme et de la lenteur. Qu’ils préfèrent les expositions discrètes aux tapageuses exhibitions. Chacune de leurs photos est un moment de quiétude qu’il convient d’approcher à pas lents. Avec les mêmes yeux que ceux des louves qui couvent leurs petits. Chacune de leurs photos est un instant d’un autre siècle, du temps où la couleur n’aveuglait pas encore les rêves. Impassibles, insensibles aux modes, ils restent arpenteurs et alchimistes des lumières.
Aujourd’hui, donc, le jardin sur lequel l’un lève le voile lumineux du noir et l’autre le noir de la lumière. Derrière le plus petit détail, la moindre goutte de rosée, le bourgeon en devenir, les racines lovées, Lucia esquisse d’invisibles histoires en germes. Pendant que l’œil de Jean-Louis se fait plus proche, donne vies à des matières que le regard pressé ne verrait pas et crée des architectures improbables comme surgies de déserts impossibles. Rien ne surgit pourtant de ces univers si lointains et, pourtant, tellement proches. Chaque image, ici, est comme la graine qui somnole en hiver, enceinte de patience et gorgée d’espoirs de printemps. Comme ce recueillement que doivent avoir les sèves lorsque les arbres n’ont plus de feuilles.
C’est le même jardin, ce sont pourtant mille autres qu’il conviendra de découvrir très lentement et chaussé de semelles de brise. Surtout, qu’aucune musique ne vienne tenter de séduire ces lieux discrets et minimes. La moindre note empêcherait d’entendre la symphonie des fleurs qui poussent dans la lumière des pluies…
Joseph Orban, Liège, hélas, un jour du siècle qui le verra mourir.
DE TUIN (pour l'exposition à Hasselt, 2005)
Dit werk is ontstaan uit een emotie.
Op een dag kom ik thuis, ik kijk door het raam en, verrassing: de tuinzetels staan mooi naast elkaar en geven elkaar de hand, zoals een koppel. Onmiddellijk zin om ze het hele jaar door te fotograferen met de wisselende seizoenen. Dit speelde zich af op een novemberdag in 1990. Nu, in 2004, fotografeer ik ze nog altijd. Ik verbaas me en ik ben verrukt over de rijkdom van dit klein lapje grond en zijn bewoners, zowel de dierlijke als de vegetatieve.
Van nature uit geneigd tot het voeden van alles wat leeft, krijg ik bezoek van talrijke katten en vogels. Ik hou ervan die cohabitatie te observeren en ze nu en dan even te helpen opdat ze vredevol en harmonisch zou verlopen.
En ik fotografeer…
Dit werk heeft mijn perceptie van het leven verrijkt, maar ook mijn fotografie. Ik fotografeer omdat ik liefheb… en ik heb nog meer lief omdat ik fotografeer… Dit is een eindeloze kringloop. De jaren gaan voorbij en ze brengen voortdurend iets onverwacht mee. Zullen in 2004 de bloemblaadjes van de kerselaar een roze tapijt vormen op het terras of zullen ze onmiddellijk door de wind weggeveegd worden? Men moet wachten om het te zien. Men moet wachten tot de dingen u toelaten binnen te dringen in hun intimiteit.
Het is dit soort fotografie dat ik probeer te beoefenen.
Heel wat fotografen doorkruisen de wereld om er magische momenten vast te leggen. Mijn ruimte is heel klein. Ik blijf ter plaatse en ik doorkruis de tijd, de tijd die me soms fonkelingen van het leven aandraagt.
Lucia Radochonska
Le corps de Carole, ma petite fille, est l'écran où je projette mes voyages, à la recherche de senteurs, de sensations et de musiques probablement connues dans ma propre enfance en Pologne et... qui me sont toujours indispensables...
Aux images d'une enfance recréée, d'un paradis de Pologne ou d'ailleurs, mais slave en tout cas, répondent maintenant celles de l'innocence retrouvée au travers de sa propre fille.
Aux yeux grands ouverts des enfants émigrés des séries précédentes- émigrés doublement... géographiquement et trop tôt de leur propre enfance- se substitue maintenant le corps entier du bébé... qui reçoit le monde par tout ce corps... qui ne voit pas la nature, qui en fait encore pleinement partie. Dès lors, logiquement, ces photographies excluent le regard, le visage même de l'enfant modèle.
Lucia vit maintenant le paradoxe de se retrouver photographiant des instants d'avant, du temps où nous ne sommes pas encore spectateurs. Le corps du bébé, la chevelure de la toute petite fille lui servent maintenant de médium pour exprimer un rapport plus sensuel au monde. Le passage de la vie dans son enfant correspond aussi à l'entrée entière de celle-ci dans ses photographies.
Si auparavant Lucia était la complice amusée des jeux de ses modèles, c'est elle qui maintenant, à travers Carole se roule dans l'herbe, s'abandonne à la lumière et au vent.
Jean-Louis Vanesch, (père de Carole)
Création, procréation ( pour "Clichés", n°60)
La fonction parentale ne relève pas de l'amateurisme. Toutes les mères et tous les pères sont des pros! De même, il n'existe pas de photographe amateur dès qu'il s'agit de photographier sa progéniture. Aujourd'hui, il n'est plus question de confier à d'autres le soin de photographier son fils ou sa fille. Adieu les photos de bébés nus sur une peau de chèvre...
L'univers compassé des studios professionnels a perdu de son aura. Désormais, chacun a ses idées, ses techniques et ses méthodes.
Tout le monde a photographié, photographie et photographiera ses enfants. C'est l'activité essentielle, voire unique, de bien des photographes. D'ailleurs, existe-t-il une meilleure raison de photographier? C'est une pratique incontournable ( à moins d'être des parents indignes...). Il faut tout enregistrer: du premier sourire aux premiers pas. Il faut suppléer à la déficience de notre mémoire, en engranger tous ces instants merveilleux qu deviendront ainsi inoubliables. Et, comme il s'agit d'enregistrer le temps présent pour en disposer ultérieurement, on finit par ne plus vivre l'instant. Cette mise en réserve ( en conserve), cette capitalisation du présent, s'inscrit dans une économie de jouissance où "le présent se donne à vivre immédiatement comme souvenir".
Nos enfants sont toujours de pures merveilles qui brillent de mille éclats. Mais, comment photographier le soleil? Il conviendrait, pour bien photographier ses enfants, de disposer de beaucoup de simplicité et d'humilité ou... de beaucoup de talent. Photographier ses enfants, c'est enregistrer l'indicible: une affection, qui, par nature, est une abstraction visuelle. Pour dépasser le souci de représentation, il faut l'interpréter et lui affecter plus d'émotion: lui donner sens. C'est ce que réalise Lucia Radochonska. Sa façon de voir sa petite fille est liée à un vécu psychique. Elle ne s'attache pas à décrire avec exactitude la physionomie de son enfant. Lorsqu'elle photographie sa fille, Lucia nous délivre une vérité totalement spéculative. Elle enregistre une connaissance qui ne porte point sur les formes, mais sur sa manière de les connaître. Les forces ne s'expriment que dissimulées sous les formes. Ces photographies sont comme les rêves: des énigmes qu'il convient de déchiffrer. Les photographies de Lucia Radochonska sont des traces qui laissent deviner une double identité: celle de la mère et celle de l'enfant.
Donner vie est une expression qui s'attache aussi bien à l'enfantement qu'à la création artistique. L'énigme de l'art est également l'énigme de la vie.
Yves Faure.
Lucia Radochonska rend à la photographie sa premiére vocation: la spontanéité. Son art repose davantage sur un riche contact avec la nature que sur un laborieux travail en chambre noire. Ce qui met en valeur sa faculté de saisir les aspects riants de la vie, les nudités enchanteresses d'une course enfantine, les belles et larges découpes d'un fragment de corps luisant d'eau, les jeux délicats des ombres végétales sur une peau imbibée de lumière... Dans son univers, le tangible dialogue avec l'intangible, l'arabesque se joue des volumes, et l'œil amusé se grise de cette féerie.
José Strée.
Je voudrais regarder et dire ces photographies comme des absolus. Bien sûr, la charge parentale, affective, émotionnelle est présente, évidemment active mais moi, spectateur égaré, je m'oblige à soustraire cette dimension pour ne retenir que la vibration, la réelle séduction
du document. Un peu la démarche du clinicien qui s'interdit l'attachement au patient. Par prudence et protection. Malaisé en la circonstance de se défendre de tout sentimentalisme et de cette partialité liée au sujet, à l'âge ou au sexe. Et pourtant, je voudrais raconter ces clichés comme des fragments de beauté, de grâce, des passages captés par un œil artiste sur la vie en train de se vivre, de se former, de s'exhiber au premier soleil, à la lisière d'un éden retrouvé. Ange d'avant la chute des anges, ange baroque sur la jubé des grandes orgues, sculpture italienne penchée à la balustrade du Ciel, "putti" ou "éros", petit démon d'innocence qui avance dans la lumière avec la certitude d'un long bonheur.
Créature olympienne pétrie, modelée, caressée dans le clair et l'obscur, jouissant du monde comme le brin d'herbe s'abreuve de la rosée. Corps nu fragile et robuste, visage de plénitude, boucles adorables coiffées par des fées-marraines. L'épiderme est soyeux, le petit corps dodu, pulpeux comme un jeune fruit. Nature végétale, humaine, associée, mariée, communiée, faite pour aller ensemble, de tout temps. Ah! si tout ce monde d'exception pouvait s'arrêter! Durer et durer encore. Monde de saveurs où le visuel est complice du tactile, où l'odeur de la sève se marie à l'exhalaison de la chair. Etre pur et sans âge, sans autre conscience que d'être là.
Le miracle est que le photographe l'arrête pour nous, pour notre délectation. Il y a tout l'univers graphique, pictural, religieux et païen chez cette artiste qui ne semble rien dire d'autre que l'essentiel: la vie, la lumière, la beauté tranquille des choses et des êtres simples.
Voilà son art et son talent, son génie malin et divin. Dans les photographies de Lucia Radochonska, le ciel se mêle à la terre et le frêle corps de l'enfant nous promet l'éternité d'un jour.
Louis Richardeau.
Ceux qui penchent pour moins de théâtralité et plus d'intimisme trouveront le chemin d'une petite salle dont la programmation est signée Giancarlo Romeo. Celui-ci y cultive une ambiance extrêmement sensible qui va souvent de pair avec une sensualité sinon des passions,
du moins des choses quotidiennes, comme c'est le cas actuellement avec les dernières œuvres noires et blanches de Lucia Radochonska (1948), Polonaise de naissance et Liégeoise d'adoption. parler d'une œuvre qui a profondément touché n'est pas toujours aisé: la crainte
de la restreindre par des mots apparaît très vite. Il faut cependant encourager à voir cet ensemble superbe qui porte en filigrane l'idée que l'enfance marque toute une vie, que d'elle dépend l'épanouissement futur. A la fois mère et photographe, L. Radochonska a voulu faire découvrir à sa fille Carole les choses subtilement importantes qui influencent tout un comportement. En restant près d'elle, en lui faisant découvrir la nature qui n'est rien d'autre que la vie, elle aussi a trouvé. L'enfant l'a guidée à son tour vers un nouveau développement, une nouvelle vision traduite dans une lumière matérialisée par l'eau, le vent, en un espace resserré par le cadrage mais qui pourtant contient tout l'univers pour la petite fille.
Reste au spectateur à capter toute l'émotion qui passe dans ces images de l'enfant dans cette phase d'harmonie avec la nature, lorsque corps, esprit et matière ne sont pas encore scindés, lorsque la découverte n'a pas d'heure, pas de lieu précis, lorsque herbe et cheveux se confondent. Une envie de douceur et d'apaisement qui, loin de toute nostalgie, donne envie de "recommencer".
Anne Wauters.
Textes de Joseph Orban
DES VOYAGES IMMOBILES
Elle ne voyage jamais ou presque. Elle reste dans la maison, derrière la fenêtre. Elle regarde le jardin. Des heures. Des journées. Des saisons. Et le jardin est son voyage. Continent, île perdue, faune que l’on découvre, flore qui se révèle. Impassible, elle observe, un silence de laine posé sur ses épaules. Elle attend le moment, le pépiement, l’étincelle ou le geste. Peut-être parle-t-elle aux nuages, aux brises, aux feuilles qui frémissent. Peut-être. Personne ne le sait. Elle regarde les vies. Elle absorbe la vie. Comme une éponge qui se nourrit au fond de l’eau. Du jardin, elle connaît la moindre brindille, sait quand la semence se mettra à germer. Elle vous racontera l’errance des chenilles ou bien l’ivresse des abeilles endormies. Elle ne voyage jamais ou presque mais elle a déjà dix mille fois fait le tour de son monde. Son prénom signifie la lumière, celle que l’on fêtait jadis dans la nuit la plus longue. Elle en a fait son existence. Son instrument, son arme paisible. Elle est derrière la fenêtre. Elle regarde le jardin. Tout à l’heure, ses mains peaufineront des images schizophrènes...
L’ENFANT
Pour elle, l’enfance est un jardin qu’il convient de ne pas déranger mais de conserver dans une sorte d’insouciance un peu sauvage. Dans un endroit qui ne serait que ciels et champs de blés délivrés de l’ivraie. Alors l’enfant nu, l’ange, le très libre, mangeur de coquelicots et dompteur de vanesses. L’enfant insouciant de son sexe, pas encore mâle, la chrysalide peut-être qui ne sera jamais femelle, qui restera l’enfant. Pour des siècles et des siècles. L’enfant, le faune, les cheveux blonds dans l’herbe d’or. Le cabri, la chatte, mais aussi la statue immobile et qui nage pourtant dans les ruisseaux de l’herbe. L’enfant aux gestes de moineau au bain, aux bras de plumes, au chant silencieux. L’enfant invulnérable, qui roule comme une pierre, qui jamais ne se blesse, qui s’envole dans le vent. Qui ne sait pas qu’ailleurs existe autre chose que le nid. L’enfant sous le duvet de son enfance. Et libre, merveilleusement. Et qu’on voudrait ne jamais voir grandir. Pour le préserver des larmes qu’il devra pourtant connaître un jour.
LE CHAT
Le chat, le silencieux. Le pourtant très bavard aux heures des amours. Le chat qui miaule à la mi-mai et qui feule sous la foudre. Le chat fait aussi partie du jardin. Il en est presque le maître. Il se moque des fleurs, des plantes, des objets du décor. Il s’arrange toujours pour déranger ce qui ne l’arrange pas. Même lorsqu’il dort, il lui est libre d’aplatir les plates-bandes. Il connaît la faiblesse des humains qui le nourrissent et lui pardonnent tout. Il joue l’indifférent ou le narquois. Il pose à la fenêtre, esquisse un pas de danse, s’improvise acrobate ou peint sur le vitrage des griffures de boue. Il est le jardin comme le sont les arbres, les feuilles et les fidèles fauteuils qui dorment là depuis longtemps. Il est l’insaisissable moment qui ne cesse de passer. Le dos tourné aux hiers, il se rit des futurs. Et du temps.
Les jardins du silence
C’est un jardin qui fut longtemps de campagne et qui se trouve aujourd’hui à la lisière de la ville. Un jardin très simple et qui pourrait paraître bien ordinaire. Un endroit dans lequel Lucia aurait apporté un peu de glaise et beaucoup d’âme polonaise. C’est elle qui le façonne. C’est elle qui le soigne tandis que Jean-Louis n’y pose jamais le doigt sans doute par crainte d’en déranger la fausse et calme sauvagerie. Se contentant d’appeler « fleurs » ce que Lucia nomme pivoines, narcisses et coquelicots, ou « arbres » ceux qui portent les fruits. C’est un jardin qu’ils connaissent depuis plus de vingt ans et qu’ils nous montrent aujourd’hui, l’exhumant d’archives déjà anciennes ou de petits évènements à naître demain matin.
Ceux qui les connaissent savent qu’outre leur vie, les deux artistes partagent aussi le goût de la patience, du calme et de la lenteur. Qu’ils préfèrent les expositions discrètes aux tapageuses exhibitions. Chacune de leurs photos est un moment de quiétude qu’il convient d’approcher à pas lents. Avec les mêmes yeux que ceux des louves qui couvent leurs petits. Chacune de leurs photos est un instant d’un autre siècle, du temps où la couleur n’aveuglait pas encore les rêves. Impassibles, insensibles aux modes, ils restent arpenteurs et alchimistes des lumières.
Aujourd’hui, donc, le jardin sur lequel l’un lève le voile lumineux du noir et l’autre le noir de la lumière. Derrière le plus petit détail, la moindre goutte de rosée, le bourgeon en devenir, les racines lovées, Lucia esquisse d’invisibles histoires en germes. Pendant que l’œil de Jean-Louis se fait plus proche, donne vies à des matières que le regard pressé ne verrait pas et crée des architectures improbables comme surgies de déserts impossibles. Rien ne surgit pourtant de ces univers si lointains et, pourtant, tellement proches. Chaque image, ici, est comme la graine qui somnole en hiver, enceinte de patience et gorgée d’espoirs de printemps. Comme ce recueillement que doivent avoir les sèves lorsque les arbres n’ont plus de feuilles.
C’est le même jardin, ce sont pourtant mille autres qu’il conviendra de découvrir très lentement et chaussé de semelles de brise. Surtout, qu’aucune musique ne vienne tenter de séduire ces lieux discrets et minimes. La moindre note empêcherait d’entendre la symphonie des fleurs qui poussent dans la lumière des pluies…
Joseph Orban, Liège, hélas, un jour du siècle qui le verra mourir.
DE TUIN (pour l'exposition à Hasselt, 2005)
Dit werk is ontstaan uit een emotie.
Op een dag kom ik thuis, ik kijk door het raam en, verrassing: de tuinzetels staan mooi naast elkaar en geven elkaar de hand, zoals een koppel. Onmiddellijk zin om ze het hele jaar door te fotograferen met de wisselende seizoenen. Dit speelde zich af op een novemberdag in 1990. Nu, in 2004, fotografeer ik ze nog altijd. Ik verbaas me en ik ben verrukt over de rijkdom van dit klein lapje grond en zijn bewoners, zowel de dierlijke als de vegetatieve.
Van nature uit geneigd tot het voeden van alles wat leeft, krijg ik bezoek van talrijke katten en vogels. Ik hou ervan die cohabitatie te observeren en ze nu en dan even te helpen opdat ze vredevol en harmonisch zou verlopen.
En ik fotografeer…
Dit werk heeft mijn perceptie van het leven verrijkt, maar ook mijn fotografie. Ik fotografeer omdat ik liefheb… en ik heb nog meer lief omdat ik fotografeer… Dit is een eindeloze kringloop. De jaren gaan voorbij en ze brengen voortdurend iets onverwacht mee. Zullen in 2004 de bloemblaadjes van de kerselaar een roze tapijt vormen op het terras of zullen ze onmiddellijk door de wind weggeveegd worden? Men moet wachten om het te zien. Men moet wachten tot de dingen u toelaten binnen te dringen in hun intimiteit.
Het is dit soort fotografie dat ik probeer te beoefenen.
Heel wat fotografen doorkruisen de wereld om er magische momenten vast te leggen. Mijn ruimte is heel klein. Ik blijf ter plaatse en ik doorkruis de tijd, de tijd die me soms fonkelingen van het leven aandraagt.
Lucia Radochonska
Texte de J-L Vanesch pour l'exposition à la galerie Ars Lineandi, 2006
petites réflexions rapides sur cette affiche…
…un parcours à deux voies, comme cette route… trente ans de vie et de photographies… liées…
…un parcours comme cette route… petite départementale, loin des nationales, des autoroutes (quoique !),du trafic… tranquille…
…un parcours comme cette route.. qui part du néant et vient vers vous, ou à l’inverse qui vous emmène vers le noir de certaines images,
un noir où comme sur cette route sinueuse il faut prendre le temps de voyager lentement…
… images sauvées par la mémoire … celle que l’on a retenues, qui viennent de suite à l’esprit après toutes ces années de pratique…
…images sauvées par le hasard … comme celle de cette affiche, petit tirage retrouvé en préparant cette exposition…
…images sauvées par souvenir, par association, images liées à une personne,un lieu, une époque…
…images sauvées entre toutes celles que le monde nous propose à chaque instant…
…images sauvées, on l’espère, par une petite part de magie que l’on a pu y insuffler ou y capturer…
…images sauvées par le travail de nos mains…sous l’agrandisseur, dans la lumière, la modelant, l’harmonisant…
…images sauvées parce que matérialisées, échappant au virtuel de millions d’autres circulant sur les écrans…
…images sauvées…rescapées…entre films perdus, égarés,jamais ou pas encore développés,entre problèmes techniques
avec nos vieux nikkormat,une cellule capricieuse,ou pas de cellule, un film difficile à apprivoiser…
Jean-Louis Vanesch, Retinne, le 6 octobre 2006…
Texte de Lucia Radochonska et J-L Vanesch pour De Markten, 2007
Mon plus grand plaisir à la prise de vue est d'apprivoiser les choses , d'entrer dans leur intimité , que ce soit une poule , un cheval , un fruit ou une goutte d'eau.Puis entre en jeu l'expérience photographique ( cadrage,composition,mise en évidence par le net et le flou,etc...).
C'est aussi un très grand plaisir,d'un autre ordre ,lié justement au caractère propre de la technique photographique.
Il y a aussi un troisième plaisir , tout aussi important , qui permet de révéler les deux premiers:c'est le travail du tirage en laboratoire.
A ce moment là , par l'intermédiaire des valeurs ( blanc,moir et gris ) et de leurs nuances, j'essaie de faire revivre mes émotions premières.
Lucia Radochonska – novembre 2007
Le jardin est celui autour de notre maison,au Pays de Herve..Rien d'extraordinaire.Mais cela peut prendre une vie pour explorer ces queques mètres carrés.Les contraines sont là ,voulues,assumées .Celles du lieu et celles de la photographie argentique,en noir et blanc.Et ce sont justement ces contraintes qui nous permettent d'avancer.C'est le regard qui doit s'aiguiser,le vocabulaire visuel s'élargir.Nous pouvons ,alors,au mieux rendre la lumière .
Et avec elle les formes et les forces de ce petit univers...qui contient tout le reste !C'est un voyage lent,en profondeur ,vers les choses,le monde,en suivant la lumière...rien d'autre.
Jean-Louis Vanesch ,fin octobre 2007
.
petites réflexions rapides sur cette affiche…
…un parcours à deux voies, comme cette route… trente ans de vie et de photographies… liées…
…un parcours comme cette route… petite départementale, loin des nationales, des autoroutes (quoique !),du trafic… tranquille…
…un parcours comme cette route.. qui part du néant et vient vers vous, ou à l’inverse qui vous emmène vers le noir de certaines images,
un noir où comme sur cette route sinueuse il faut prendre le temps de voyager lentement…
… images sauvées par la mémoire … celle que l’on a retenues, qui viennent de suite à l’esprit après toutes ces années de pratique…
…images sauvées par le hasard … comme celle de cette affiche, petit tirage retrouvé en préparant cette exposition…
…images sauvées par souvenir, par association, images liées à une personne,un lieu, une époque…
…images sauvées entre toutes celles que le monde nous propose à chaque instant…
…images sauvées, on l’espère, par une petite part de magie que l’on a pu y insuffler ou y capturer…
…images sauvées par le travail de nos mains…sous l’agrandisseur, dans la lumière, la modelant, l’harmonisant…
…images sauvées parce que matérialisées, échappant au virtuel de millions d’autres circulant sur les écrans…
…images sauvées…rescapées…entre films perdus, égarés,jamais ou pas encore développés,entre problèmes techniques
avec nos vieux nikkormat,une cellule capricieuse,ou pas de cellule, un film difficile à apprivoiser…
Jean-Louis Vanesch, Retinne, le 6 octobre 2006…
Texte de Lucia Radochonska et J-L Vanesch pour De Markten, 2007
Mon plus grand plaisir à la prise de vue est d'apprivoiser les choses , d'entrer dans leur intimité , que ce soit une poule , un cheval , un fruit ou une goutte d'eau.Puis entre en jeu l'expérience photographique ( cadrage,composition,mise en évidence par le net et le flou,etc...).
C'est aussi un très grand plaisir,d'un autre ordre ,lié justement au caractère propre de la technique photographique.
Il y a aussi un troisième plaisir , tout aussi important , qui permet de révéler les deux premiers:c'est le travail du tirage en laboratoire.
A ce moment là , par l'intermédiaire des valeurs ( blanc,moir et gris ) et de leurs nuances, j'essaie de faire revivre mes émotions premières.
Lucia Radochonska – novembre 2007
Le jardin est celui autour de notre maison,au Pays de Herve..Rien d'extraordinaire.Mais cela peut prendre une vie pour explorer ces queques mètres carrés.Les contraines sont là ,voulues,assumées .Celles du lieu et celles de la photographie argentique,en noir et blanc.Et ce sont justement ces contraintes qui nous permettent d'avancer.C'est le regard qui doit s'aiguiser,le vocabulaire visuel s'élargir.Nous pouvons ,alors,au mieux rendre la lumière .
Et avec elle les formes et les forces de ce petit univers...qui contient tout le reste !C'est un voyage lent,en profondeur ,vers les choses,le monde,en suivant la lumière...rien d'autre.
Jean-Louis Vanesch ,fin octobre 2007
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