«Juste dire que cela existe » Expo Lucia Radochonska et Jean-Louis Vanesch
Quel bonheur de retrouver le travail si personnel de Lucia Radochonska et Jean-Louis Vanesch ! Jusqu’au 17 janvier, l’espace Contretype leur consacre une double exposition sous le titre Monographies. Une sorte de prélude à deux ouvrages que devraient bientôt sortir les éditions Yellow Now.
Les deux photographes ont en commun le goût des choses simples, de la beauté du quotidien,
de la magie d’un rayon de lumière, d’un détail qui, mis en évidence, prend une nouvelle dimension.
Ils ont aussi leurs différences et l’exposition permet à chacun de montrer sa singularité. Chez Lucia Radochonska, on découvre notamment une nouvelle série étonnante avec des gamines couvertes de fleurs ou de branchages. On retrouve aussi les photographies du temps qui passe, les mains d’un père disparu, les prunes du jardin, la vie. Dans la petite plaquette d’accompagnement, elle écrit : « Les prunes tombaient, éclataient et de leur ventre pointait le noyau. Le noyau est un arbre à l’état potentiel, comme le négatif l’est pour la photographie. J’étais heureuse car, à travers ces prunes qui dépérissaient, j’ai encore parlé de la vie… »
Chez Jean-Louis Vanesch, on remonte le temps avec des images anciennes et récentes. Une route,
la mer du Nord et puis ces feuilles à la fois anodines et merveilleuses. Il écrit : « Je pense que mes photographies sont comme des remarques, elles n’affirment ni ne démontrent rien, mais attirent l’attention sur un élément que l’on n’aurait pas vu : une goutte, une feuille, de la lumière. Ça ne doit pas être plus contraignant, juste dire que ça existe, que c’est là et que ça peut nous apporter beaucoup. » Chaque photographie de ces deux-là répond pleinement à cette définition.
Jusqu’au 17 janvier à l’espace photographique Contretype, 1 avenue de la Jonction, 1060 Bruxelles, 02-538.42.20, www.contretype.org
WYNANTS, JEAN-MARIE
Le Soir, mardi 29 décembre 2009