Photographies en vue
Marines
Composé de plusieurs images, un panoramique de Thomas Chable nous dit toute l’ambiguïté de la fascination pour la mer. On est en Afrique, et les gens qui regardent fixement les flots, pensent sans doute à l’autre côté de la Méditerranée. Au-delà de sa réalité physique, la mer est là comme une page blanche possible, comme une promesse qui n’engage que ceux qui y croient. En face de cette composition en noir et blanc, six tirages en couleur de Philippe Herbet suggèrent que lorsque nous nous délectons du nuancier décliné par les heures du jour, ce n’est toujours pas la mer que nous regardons, mais plutôt les images qu’elles réveillent en nous. En ouverture de cette série, façon « Ceci n’est pas ce que vous voyez », il ne fallait évidemment rien d’autre qu’un Magritte trouvé à Yalta. La chose est entendue, aux cimaises de Contretype pour l’été, la mer est là comme prétexte, comme genre et donc, in fine, comme miroir des auteurs qui s’y reflètent. Deux vaguelettes disent l’œil tendre de Plossu tandis que les rouleaux renvoient au lyrisme d’André Cepeda. Le noir somptueux de la plage au soir ou, au contraire, le blanc laiteux de l’onde, trahissent les obsessions plastiques respectives de Jean-Louis Vanesch et d’Alain Buttard. Une jetée prise à deux moments différents -très nette et puis sans profondeur de champs- nous montre une Elina Brothérus en recherche d’un point de vue certes, mais faisant-là une belle trouvaille visuelle. Ce qui n’est pas le cas de Jean-François Spricigo. Ses trois tirages, trop manifestement bâclés, n’exhibent que le signe de la tourmente. Le miroir se fait cruel pour la tempête dans un verre d’eau.
Jean-Marc Bodson
« Mar Mater Materia » exposition collective avec Elina Brothérus, Alain Buttard, André Cepeda, Thomas Chable, Philippe Herbet, bernard Plossu, Sebastien Reuzé, Jean-François Spricigo, Jean-Louis Vanesch. Contretype, 1 av. de la jonction à Bruxelles. Jusqu’au 10 septembre, du mercredi au vendredi, de 11 à 18h ; samedi et dimanche de 13 à 18h.
Rens : www.contretype.org
La Libre Belgique, 2006.
Marines
Composé de plusieurs images, un panoramique de Thomas Chable nous dit toute l’ambiguïté de la fascination pour la mer. On est en Afrique, et les gens qui regardent fixement les flots, pensent sans doute à l’autre côté de la Méditerranée. Au-delà de sa réalité physique, la mer est là comme une page blanche possible, comme une promesse qui n’engage que ceux qui y croient. En face de cette composition en noir et blanc, six tirages en couleur de Philippe Herbet suggèrent que lorsque nous nous délectons du nuancier décliné par les heures du jour, ce n’est toujours pas la mer que nous regardons, mais plutôt les images qu’elles réveillent en nous. En ouverture de cette série, façon « Ceci n’est pas ce que vous voyez », il ne fallait évidemment rien d’autre qu’un Magritte trouvé à Yalta. La chose est entendue, aux cimaises de Contretype pour l’été, la mer est là comme prétexte, comme genre et donc, in fine, comme miroir des auteurs qui s’y reflètent. Deux vaguelettes disent l’œil tendre de Plossu tandis que les rouleaux renvoient au lyrisme d’André Cepeda. Le noir somptueux de la plage au soir ou, au contraire, le blanc laiteux de l’onde, trahissent les obsessions plastiques respectives de Jean-Louis Vanesch et d’Alain Buttard. Une jetée prise à deux moments différents -très nette et puis sans profondeur de champs- nous montre une Elina Brothérus en recherche d’un point de vue certes, mais faisant-là une belle trouvaille visuelle. Ce qui n’est pas le cas de Jean-François Spricigo. Ses trois tirages, trop manifestement bâclés, n’exhibent que le signe de la tourmente. Le miroir se fait cruel pour la tempête dans un verre d’eau.
Jean-Marc Bodson
« Mar Mater Materia » exposition collective avec Elina Brothérus, Alain Buttard, André Cepeda, Thomas Chable, Philippe Herbet, bernard Plossu, Sebastien Reuzé, Jean-François Spricigo, Jean-Louis Vanesch. Contretype, 1 av. de la jonction à Bruxelles. Jusqu’au 10 septembre, du mercredi au vendredi, de 11 à 18h ; samedi et dimanche de 13 à 18h.
Rens : www.contretype.org
La Libre Belgique, 2006.