Le jardin des résistances
Belle idée, à l’heure de la globalisation, de voir dans l’ancestral jardin un lieu de résistance. C’est en tout cas le propos de l’exposition qui a cours en ce moment à l’Espace Contretype. Il y a là quatre auteurs et autant d’univers différents déclinés à partir de modestes parcelles de terre.
Lucia Radochonska et Jean-Louis Vanesch ont la même vue sur jardin depuis bien longtemps, mais pas le même regard. La première cultive là une vision de l’intime (cette façon de définir un chez soi) tandis que son compagnon retourne le filon de l’introspection (une façon de trouver l’ailleurs en soi). Leurs parcours divergent certes, mais à voir les beaux noirs et blancs de leurs tirages, on se dit que le labo doit être leur vrai potager commun. Daniel Desmedt a passé du temps au Carré Tillens à Bruxelles. La couleur quelque peu éteinte de ses images traduit bien l’entre-deux de ces faubourgs d’hier, promus quartiers résidentiels aujourd’hui. Sans nostalgie pesante certes, mais néanmoins avec une retenue un peu trop sèche. Tout le contraire de l’exubérance des images d’un Paul den Hollander fournissant ici une petite dizaine d’abstractions colorées séduisantes. Mais un peu trop aussi, même s’il faut souligner que la belle profondeur de ses photographies ne doit pas tout au jet d’encre.
Jean-Marc Bodson